Depuis maintenant 6 mois, Anaïs a quitté le Sri Lanka pour s’installer à Hanoï et ouvrir l’agence Atypique Vietnam. Découvrez dans cet article ses premiers pas à Hanoï et ses impressions sur son nouveau pays d’accueil.
Cette semaine, cela fait déjà 6 mois que je suis au Vietnam. Je n’en reviens pas. J’ai compté plusieurs fois pour m’assurer que je ne me trompais pas, mais non, malgré ma surprise face à la vitesse à laquelle le temps s’est écoulé, il faut se rendre à l’évidence : cela fait 6 mois que je vis au Vietnam. Et donc déjà 6 mois que j’ai quitté le Sri Lanka.
Je me souviens encore de tous les détails de mon arrivée à Hanoi, par une chaude journée du mois d’août. Mon avion avait eu du retard, j’avais loupé ma correspondance et du passer une journée à Kuala Lumpur en attendant le prochain vol. Fatiguée et impatiente de me lancer dans ma nouvelle vie, je n’ai pas pu retenir quelques larmes d’émotion quand l’avion a entamé sa descente et que j’ai aperçu les paysages vietnamiens.
Une fois sortie de l’aéroport, c’est une chaleur étouffante qui m’accueille. Mon taxi m’attend, et nous prenons la route : direction le vieux quartier, où je passerai mes premières nuits en attendant de trouver un logement plus permanent. En chemin, le spectacle est hypnotique : j’assiste à un véritable ballet où s’entremêlent scooters, voitures et bus. Le décor est tout aussi fascinant : champs, temples et petits immeubles très étroits – je découvrirai plus tard qu’on les appelle les maisons-tube – défilent sous mes yeux. Plus on se rapproche du centre de Hanoi, et plus la circulation est dense. De nouveaux protagonistes viennent s’ajouter au spectacle. Des vendeurs ambulants font leur entrée en scène et naviguent à vélo, chapeau conique sur la tête et improbables cargaisons vissées à leur monture.
Enfin arrivée, avec 24h de retard, je découvre mon logement, décoré selon le style Indochine. Je me pose un long moment sur le balcon, à la fois heureuse et déconcertée d’être là. J’observe les enfants qui jouent dehors, les femmes regroupées un peu plus loin qui discutent, les hommes assis sur de minuscules tabourets en plastiques qui boivent du thé et, toujours, le ballet des scooters.
En fin de journée, je sors me promener dans le quartier, et c’est avec émotion que je redécouvre cette ville où j’avais mis les pieds pour la première fois il y a 3 ans, lors d’un voyage en solitaire à travers l’Asie. De nombreux souvenirs me reviennent en mémoire, et je reconnais quelques cafés et restaurants familiers. La ville est encore plus animée que dans mes souvenirs, et cette promenade fait appel à tous mes sens ! Je regarde de partout, à la fois pour m’imprégner de ce paysage urbain unique, mais aussi, et surtout, pour faire attention à ne pas rentrer dans quelqu’un ou quelque chose ! Les premiers pas dans Hanoi peuvent être déconcertants car il y a du monde, des boutiques, des restaurants et des véhicules de partout, et se promener peut vite sembler être un vrai parcours du combattant. Rassurez-vous, on prend facilement le rythme, et on s’amuse vite de la situation. Après quelques jours, je savais même traverser la route comme une vraie locale, au milieu de la circulation.
De partout, émergent de délicieuses odeurs de fruits frais et de plats traditionnels. Difficile de faire un choix tant les tentations sont multiples ! Pour mon premier soir, je choisis de déguster plusieurs plats traditionnels, dans un petit restaurant local, assise à mon tour sur un tabouret en plastique. Mes mains mettent un peu de temps à se remémorer la bonne utilisation des baguettes, et mes premières tentatives s’avèrent être assez risibles. Finalement, avec un peu de pratique, tout se passe bien, et je finis même par réussir à attraper les petits grains de riz qui restent au fond de mon assiette. Un détail peut être pour qui utilise des baguettes depuis son plus jeune âge, mais un grand moment de fierté pour moi !
Depuis cette première journée riche en émotions, j’ai pris mes marques, à Hanoi et au Vietnam en général.
J’ai également eu l’occasion de découvrir des paysages incroyables, de prendre part à de nombreuses activités atypiques et de faire beaucoup de très belles rencontres. Je me souviens particulièrement d’un séjour dans la région de Hoa Binh, où j’ai été fascinée par l’accueil et par la gentillesse des habitants. Les repas partagés à leurs tables étaient toujours délicieux et les sourires échangés, sincères. Malgré la barrière de la langue, le soir, les femmes du village m’ont appris quelques danses traditionnelles. Fous rires garantis pour elles comme pour moi !
On me demande souvent ce que je préfère entre le Vietnam et le Sri Lanka. Aujourd’hui encore, il m’est difficile de donner une réponse tranchée. J’apprécie vraiment cette culture de la rue qu’ont les vietnamiens : ici, on vit dehors. Les cafés et restaurants sont remplis à toute heure, et il y a toujours un stand de street food à proximité. De nombreux parcs et espaces de promenade sont aménagés, notamment autour des lacs, et j’apprécie vraiment le fait de pouvoir être dehors et de marcher. Le weekend, les rues autour du lac Hoan Kiem sont mêmes rendues piétonnes. Cela change de Colombo, où la rue était un espace de transit, et non un espace de vie. Globalement, je trouve que Hanoi est une ville qui me convient mieux que Colombo car c’est une ville plus grande et plus stimulante : il y a toujours quelque chose qui se passe. La vie culturelle et gastronomique est bien plus développée. Et en même temps, certains jours, l’immensité de la ville et les options infinies qu’elle propose me donnent le tournis, et Colombo, sa taille humaines et mes cafés fétiches me manquent.
Au niveau du climat, c’est le Sri Lanka qui l’emporte : après 2 années à vivre sous des températures tropicales, l’adaptation à l’hiver vietnamien est difficile ! Rassurez-vous, il est bien plus doux que l’hiver en France, mais Colombo et ses 30 degrés ambiants toutes l’année m’ont rendue plus que frileuse.
Si le Vietnam possède des paysages à couper le souffle et offre de superbes opportunités de randonnées, je dois avouer que, certains weekends, les plages du Sri Lanka, si facilement accessibles depuis Colombo, me manquent. Elles restent parmi les plus belles qu’il m’ait été donné de voir.
Enfin, au niveau gastronomie, la compétition est serrée. Le Vietnam offre plus de variétés, avec beaucoup plus de plats traditionnels qu’au Sri Lanka, et des spécialités propres à chaque région. 6 mois plus tard, je découvre encore des plats locaux que je ne connaissais pas. Les commerces sont aussi plus diversifiés, et la colonisation française a laissé certaines marques, si bien qu’il est très facile de trouver de bons produits français. Et croyez-moi, après presque 3 ans de vie en Asie, c’est un critère de poids ! Malgré cela, 2 ans à se nourrir plusieurs fois par semaine de rice and curry, de kottu et de spécialités indiennes, ça laisse des marques. Le lait de coco et le curry sont devenus pour moi des ingrédients de base de mon alimentation, et leurs saveurs me manquent au quotidien. Bien qu’Hanoi soit une ville très cosmopolite, à ce jour, et à mon plus grand désespoir, il n’y a pas de restaurant Sri Lankais ! Les quelques adresses indiennes ne m’ont pour le moment pas convaincue. Moi qui ne supportais pas le piment à mon arrivée au Sri Lanka, je reproche maintenant à ces restaurants de ne pas être assez épicés ! Heureusement, les quelques cours de cuisine que j’ai pu tester au Sri Lanka me servent bien, et je me laisse parfois aller à la nostalgie en me cuisinant un petit rice and curry. Il ne manque plus qu’une king coconut, et je me croirais presque de retour à Colombo.
Ce petit bilan, complètement subjectif, est loin de résumer toute mon expérience, et je découvre sans cesse de nouvelles facettes du Vietnam, pays qui me fascine un peu plus chaque jour. J’ai hâte de voir ce que me réservent les 6 prochains mois !