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Le saviez-vous

Saviez-vous que :

– Les couleurs du drapeau du Sri Lanka représentent l’ensemble des grandes communautés qui composent la population du Sri Lanka ?

De gauche à droite, une bande verte représente l’islam. Une bande orange représente les Tamouls. La partie principale représente la majorité cinghalaise et bouddhiste. Elle est symbolisée par un lion couleur or brandissant une épée, entouré de 4 feuilles du figuier sacré des bouddhistes

L’origine du lion comme symbole du peuple cinghalais repose sur une légende racontée dans le Mahavamsa. C’est la grande chronique sri-lankaise écrite au VIe siècle de notre ère. On y raconte que des astrologues auraient prédit au roi du Bengale l’union future de sa fille unique avec le lion, le roi des animaux. Le souverain séquestra alors sa fille pour que la prophétie ne se réalise pas. Mais, celle-ci s’échappa du palais où elle était gardée prisonnière. Puis, se joint dans sa fuite à un convoi de commerçants ambulants. Plus tard, sur leur route, un lion attaqua la caravane avant d’enlever la jeune fille, subjugué par sa beauté. Le lion et la fille du roi s’aimèrent et fondèrent une famille dont les descendants sont à l’origine du royaume de Lanka. Ils sont connus comme le peuple sinhala (cinghalais), littéralement les « fils du lion ».

– La tradition de la pêche sur échasse au Sri Lanka est relativement récente, puisqu’elle date de la fin de la Seconde Guerre mondiale ?

La houle constante de l’océan Indien sur les côtes du sud du Sri Lanka rendant difficile la pêche à la ligne de la plage. Les pécheurs avaient autrefois l’habitude de pécher du haut des rochers. Mais alors que ces emplacements habituels étaient occupés pendant la guerre, certains pécheurs ont commencé à s’installer avec leurs cannes sur des épaves de guerre. Ou même sur des poteaux en fer plantés là pendant le conflit. Puis, d’autres, entre Unawatuna et de Weligama, ont eu l’idée de planter dans les récifs coralliens des perches en bois beaucoup plus résistantes. La pratique de la pêche sur échasse était née, puis transmise de génération à génération jusqu’à aujourd’hui.

Une barre transversale appelée « petta » est attachée à la perche plantée à la verticale pour permettre aux pêcheurs de s’asseoir perchés à environ deux mètres au-dessus de la surface de l’eau. À l’affût tels des hérons, ils peuvent rester quasi immobiles durant 3 heures. Ils attendent patiemment de ferrer harengs et petits maquereaux.

Pour ne pas être trahis par leur ombre, les pêcheurs sur échasses travaillent à l’aube, à midi ou au coucher du soleil. En principe, les pécheurs choisissent cette méthode selon les conditions météorologiques ou en fonction de la lune. Ils peuvent aussi sortir leurs filets ou plonger pour la chasse sous-marine. Les familles de pêcheurs possèdent en général plusieurs échasses sur lesquelles ils choisissent ou non de s’installer avant le lever du jour, toujours selon les conditions qu’ils jugent simplement en regardant le ciel et la mer. La pêche sur échasse ne peut être pratiquée pendant les périodes de moussons.

 

Un métier en déclin

Il est peu probable que cette étonnante pratique ne perdure encore longtemps autrement que comme attraction touristique. Le tsunami qui a touché le Sri Lanka en 2004, a modifié considérablement l’écosystème du littoral. Par conséquence, la pêche sur échasse n’a cessé de décliner. Aujourd’hui, plutôt que de confier leurs précieux emplacements à leurs fils, encouragés à choisir une profession plus lucrative, les pécheurs préfèrent souvent les louer à d’autres. Le plus souvent, ils se contentent de poser pour des photos contre quelques billets. C’est le cas des « pécheurs » présents toute la journée, en dehors des heures traditionnellement dévolues à la pêche. Ils ne sont pas à l’affût de poissons, mais de touristes.

On peut voir aujourd’hui des échasses fixées à seulement quelques mètres de la plage. Les photogéniques poseurs montent et descendent au plus vite pour ne pas rater une aubaine commerciale. Les échasses des authentiques pêcheurs traditionnels, sont généralement dressées à une bonne vingtaine de mètres de la plage. Mais il est très difficile de nos jours pour un pécheur de nourrir sa famille avec seulement cette noble pratique héritée de leurs pères. Ces derniers sont réellement là pour pécher. Pourtant cela ne veut pas dire qu’il ne demande pas de l’argent en contrepartie d’une photo. Les pêcheurs sur échasses font partie d’une imagerie romantique de l’île partagée dans le monde entier. Il n’y a aucune raison qu’ils n’y gagnent rien. Le romantisme de leurs professions si belle soit-elle, leur rapportant si peu.

– A l’instar des Portugais, des Hollandais et des Anglais, la France a elle aussi tenté de fonder une colonie au Sri Lanka ?

C’est au XVIIe siècle sous le règne de Louis XIV, que Colbert s’est intéressé de près à l’île de Ceylan. Et aussi, aux bénéfices que la France à travers la récente Compagnie des Indes pouvait retirer du commerce des épices. La guerre entre la France et la Hollande servit de prétexte pour s’attaquer aux Hollandais. D’abord en Inde, puis à Ceylan. Ils avaient l’idée de s’emparer des anciennes possessions portugaises.

Au mois de mars 1672, l’amiral de La Haye était à la tête de l’Escadre de Perse. Il mouilla dans la baie de Trincomalee. Les Hollandais occupaient alors l’actuel fort Frederick. C’est le fort dominant la baie de Trincomalee où se trouve le fameux temple hindou Koneswaram. Bien que La Haye sût que Trincomalee était toujours légalement sous l’autorité du roi de Kandy. Le roi Rajasinghe II lui-même vit avec l’arrivée des Français une opportunité de se débarrasser des Hollandais. Il fit alliance avec la France. Un traité d’expulsion des Hollandais fut signé. Puis, le 17 mai 1672, le drapeau français fut planté à Trincomalee au nom du roi Louis XIV.

 

Le révère de la médaille

En réponse, une importante flotte hollandaise apparut à son tour dans la baie de Trincomalee, pour demander aux Français d’évacuer Ceylan. L’amiral de La Haye refusa. Il se prépara à défendre Trincomalee avec l’appui de renfort promis par le roi Rajasinghe II. Mais au bout de trois semaines, les renforts supposés n’étaient toujours pas arrivés. La bataille fit beaucoup de victimes du côté des Français qui étaient moins nombreux et moins armés que les Hollandais. Le roi de Kandy demandât à l’amiral de tenir ses positions.

Cependant, ce dernier leva l’ancre pour l’Inde le 9 juillet 1672, après avoir envoyé trois émissaires à Kandy pour représenter le royaume de France à Ceylan. Il attenda de revenir mieux armé. Parmi les trois représentants français, le lieutenant de Lanerolle est nommé ambassadeur pour la circonstance. Il ne se montra pas particulièrement diplomate, jusqu’à offenser le roi cinghalais. Le monarque fini par le faire fouetter jusqu’à évanouissement. Puis enchaîner et jeter au cachot avec ses hommes. De Lanerolle passa six mois enfermé. Aucun des trois hommes ne put regagner la France. Laissés à leurs propres sorts, les deux compagnons de « l’ambassadeur » se mirent à distiller de l’arack et le vendre pour survivre.

 

Une belle fin d’histoire

L’extraordinaire histoire du lieutenant de Lanerolle à Ceylan ne s’arrête pas là. Il se réconcilia avec le roi. Puis se marie à Kandy et redevint un membre de premier plan à la cour. Dix générations de Lanerolle lui succédèrent jusqu’à aujourd’hui. Parmi lesquelles on y retrouve quelques personnages influents, que ce soit du temps du royaume de Kandy ou dans l’actuelle république du Sri Lanka.

Le 29 août 1782, les Français s’emparent à nouveau de Trincomalee que les Britanniques venaient quelques mois auparavant de reprendre aux Hollandais. Mais la prise du port le plus stratégique de l’île est encore une fois de courte durée. La flotte britannique repris vite l’avantage. Cet épisode malheureux pour la France est connu comme « la bataille de Trincomalee ».